BOIS, ARBRES, FORÊT.

Il y a une énigme de l’arbre: quoi de plus impérativement vivant que lui – tant de mythes en témoignent, arbre de vie, arbre monde, arbre oraculaire… – et cependant quel être dissimule davantage les mécanismes de sa vitalité, enfouis à l’abri de cette carapace grumeleuse, l’écorce ?

Dès lors un rêve: surprendre derrière la rude enveloppe ce flot de vie qui l’emporte vers sa cime, toujours plus haut et large ; par quelque magie tomographique restituer, à la profondeur voulue des strates ligneuses, la couche où circulent les sèves, peut-être même en matérialiser les fascinants réseaux par des colorants de traçage, et ainsi révéler les précieux nutriments, les cristallisations substantielles, en somme la structure réticulaire, la texture propre à chaque espèce. Sa singulière essence.

TERRES

« La terre qui reçoit la graine est triste. La graine qui va tout risquer est heureuse », dit si bien René Char : enjouer la TERRE, y semer la couleur à venir, en raviver l’éclat et muer les tons, faire affleurer le minerai qui s’y cachait et jouer sur lui la lumière, la sillonner, nervurer, façonner, modeler, accoucher de ses trésors enfouis…
Qu’elle s’éveille de son hiver, secoue la tristesse, fasse germer l’heureuse graine et chante la saison belle.
Il s’agit de la faire vraiment SIENNE.