L’Homme, qui se voit partout au centre des choses, peuple les arbres de présences anthropomorphes, nymphes, dryades, hamadryades, sylvains…

Mais les arbres ne l’ont pas attendu, et s’il faut leur façonner une âme, c’est à des formes de vie bien plus anciennes qu’on doit penser, coquillages et crustacés, insectes ou arthropodes.

Les voici surgir de leur enveloppe de bois, praires ou palourdes, coques et ormeaux, solens ou couteaux, lucanes et scarabées-rhinocéros, tout un antique bestiaire chamarré, caparaçonné d’écailles boiseuses, vernissé de sèves polychromes et de sucs bigarrés, parfois troué d’un œil interrogateur, parfois fendu d’une bouche prophétique, toujours tendu vers l’azur, principe d’élan vital…